LA FORCE EST PARFOIS UN MAL NECESSAIRE

Publié le par ANDRE BENAYOUN



LA FORCE EST PARFOIS UN MAL NECESSAIRE


           Depuis 1945, le "Jus ad bellum" ou Droit de faire la guerre est interdit ; et ce en vertu de l'article 2 de la Charte des Nations Unies.


Cette interdiction de la guerre prônée par le droit positif universel s'impose à tous les Etats membres de l'ONU mais aussi aux Etats non membres. L'Etat agresseur au sens de la Charte est coupable ; l'Etat en légitime défense est dans son bon droit.

En mai 2000, ISRAEL décide de se retirer du SUD LIBAN. Le Conseil de sécurité de l'ONU constate qu'ISRAEL s'est conformé à la résolution 425 en se repliant derrière la frontière internationale. Le Gouvernement libanais devait déployer son armée officielle tout le long de la frontière avec ISRAEL. Au lieu de cela, le LIBAN a laissé s'installer à la frontière des milices appartenant au HEZBOLLAH dont l'objectif idéologique est la destruction de l'Etat d' ISRAEL.

Le LIBAN a failli à son obligation de souveraineté en favorisant la création d'une zone de non droit dans le sud du pays

ISRAEL a saisi alors à maintes reprises le Conseil de sécurité pour que le LIBAN rétablisse l'état de droit dans cette région.

Certes, le LIBAN n'a pas les moyens de dissuasion pour désarmer les milices terroristes. Il lui appartenait de solliciter l'intervention d'une force internationale qui aurait eu une double mission : garantir la souveraineté du LIBAN face aux dangers représentés par le HEZBOLLAH et prévenir les provocations meurtrières du même HEZBOLLAH contre ISRAEL.

L'ONU a procuré au LIBAN les moyens juridiques pour recouvrer sa souveraineté en adoptant en 2004 la résolution n° 1559 qui prévoit "le désarmement de l'ensemble des milices, d'une part, et d'autre part la mise en place de l'armée  libanaise officielle jusqu'à la frontière est une exigence sans laquelle il n'y aura pas de LIBAN".

Cette situation de non droit a favorisé les agressions multiples commises par le HEZBOLLAH contre ISRAEL. La victime est en droit de se défendre contre l'agresseur.

Comment l'Espagne aurait-elle réagi si la France avait laissé les membres de l'E.T.A. mener des agressions à partir du sol français contre les personnes et les biens espagnols.

La plupart des Etats ont reconnu qu' ISRAEL était en état de légitime défense. Cependant, ils ont opposé à ISRAEL le principe de proportionnalité, à savoir que la défense aurait dû être à la mesure de l'attaque.

Faut il rappeler le but avoué et recherché du HEZBOLLAH qui est toujours d'actualité : la destruction de l'Etat d' ISRAEL.

Si le HEZBOLLAH avait eu la volonté de rendre caduque sa doctrine dévastatrice à l'égard d' ISRAEL, il eût été facile à la faveur des dernières élections législatives libanaises de s'auto-dissoudre et d'intégrer les instances officielles du LIBAN.

Les responsables libanais n'ont su, pu ou voulu restaurer l'ordre en leur pays. Ils ont laissé prospérer en toute liberté et en toute impunité une organisation terroriste.

L'enlèvement des deux soldats et l'assassinat de militaires israéliens constituaient un casus belli. La riposte d' ISRAEL  devait elle être limitée au sud Liban et dans le temps. Il ne faut pas être hypocrite en exigeant seulement d' ISRAEL d'humaniser l'inhumain.

La guerre est malheureusement un mal nécessaire pour tenter d'éliminer là où se trouvent les fauteurs de troubles à l'ordre international.

Les lâches sont ceux qui utilisent à toutes fins la population civile puisqu'ils savent en professionnels du terrorisme que les bombardements de l'armée israélienne provoqueront des victimes civiles. ISRAEL compatit à la souffrance de la population libanaise. En revanche, aucun sentiment de compassion n'a été exprimé de la part du gouvernement libanais à l'égard de la population israélienne terrée dans les abris ou déplacée vers le centre du pays.

Il ne faut pas pointer un doigt accusateur contre ISRAEL. Il n'existe aucune guerre propre ni aucune guerre juste. Il est dramatique de voir des centaines de civils payer un lourd tribut lors des frappes aériennes de sites ou d'immeubles abritant des terroristes, des rampes de missiles, de roquettes et de dépôt d'armes. Tout aussi dramatique les frappes aveugles du HEZBOLLAH contre les civils et contre les militaires israéliens.

Il est vrai que la guerre du HEZBOLLAH est cohérente. Il ne fait aucune distinction entre un civil et un combattant israéliens, ce sont tous deux des ennemis qu'il faut éliminer à tout prix. Cela ne dérange nullement le Ministre des Affaires Etrangères Français qui accorde un statut de respectabilité au HEZBOLLAH et à son parrain l'IRAN, qui sont devenus des "partenaires incontournables". Il y a quelques décennies des déclarations du même genre ont été faites par des dirigeants français en 1939 lors de leur rencontre avec HITLER. Lui aussi était devenu un interlocuteur incontournable. Certains de nos dirigeants ont du mal à se départir de l'esprit munichois.

Du point de vue du droit international, c'est une hérésie de placer sur le même plan, un Etat souverain et une organisation terroriste pour négocier. Mais négocier quoi ? ISRAEL doit-il négocier son existence avec le HEZBOLLAH ?

Accepter un quelconque chantage de la part de terroristes, c'est leur signer un blanc-seing dont ils profiteront à volonté pour mettre à mal nos démocraties et notre droit positif universel.

Si, l'homme a pu survivre à toutes les haines et défier toutes les idéologies, c'est par la raison, l'innovation et le courage.

 

André BENAYOUN.

AVOCAT A LA COUR

Président de l'Union des Conseils des Communautés Juives

de l'Ile de France

Délégué du CRIF Ile de France.

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