EDITORIAL DU 23 FEVRIER SUR RADIO J

Publié le par Serges HADJENBERG

Editorial du 23 février 2007

 

 

Il y a une douzaine de jours, un matin, les auditeurs de Radio J apprenaient que la veille, à quelques mètres d’un lycée d’état du 12ème arrondissement de Paris, deux adolescents de 16 ans, 1 garçon et une fille, avaient été agressés et durement frappés aux cris de « sales juifs » par une bande de 7 à 8 très jeunes gens. Ils devaient même être hospitalisés pour des examens notamment à la suite des nombreux coups de pieds reçus sur la tête par le garçon jeté à terre dans la bagarre à 1 contre 8. Dans les heures qui suivirent cette info, quelques uns de mes très proches me téléphonèrent pour me demander, angoissés, si j’avais plus d’informations. 

 

 

A l’antenne, nos journalistes n’avaient pas donné les noms des victimes. Par pudeur et, vous allez le comprendre, pour ne pas faire croire aussi qu’ils s’agissait là d’une affaire personnelle. Mais vous le savez fort bien, à Radio J nous sommes particulièrement vigilants sur ce type d’informations car nous estimons qu’après vérification bien sûr, elles ne doivent pas être cachées. Nous sommes là en plein dans la mission  de notre radio, si vous me permettez ce terme de mission.

 

 

Dimanche dernier, au cours de l’émission de Guy Rozanowicz, le nom du jeune garçon a été donné. Il s’agit de David-Alexandre, fils de Michel Zerbib, journaliste responsable de l’information à Radio J.

 

 

Et maintenant je vais vous dire pourquoi je vous raconte tout cela en détail :

 

 

12 jours après avoir donné cette information à plusieurs reprises aucun responsable communautaire n’a cherché à savoir qui ? où ? et comment ? Pas un seul président d’une organisation communautaire politique, religieuse ou sociale du niveau parisien, français ou européen n’a téléphoné ou fait téléphoner pour savoir comment joindre les victimes ou leurs parents pour avoir de leurs nouvelles. Pas un seul rabbin, petit ou grand, ne l’a fait non plus.

 

 

Personne, non personne n’a été voir ces enfants. Leur parler. Essayer d’atténuer leur traumatisme. Pas un seul responsable communautaire excepté Sammy Gozlan.

 

 

Personne.

 

 

Bien sur les caméras des télés ne seraient pas là : Il n’y a pas à filmer la poignée de mains aux candidats à la présidentielle ou mieux encore les embrassades indécentes au ministre de l’intérieur candidat. Il n’y a pas à raconter la rencontre d’un responsable juif français avec un leader palestinien. Pas de serment d’amour à un homme politique israélien de passage chez nous. Non, il n’y a que deux ados juifs français, insultés, battus, désemparés, traumatisés et honteux de donner du souci à leurs parents.

 

 

Les responsables communautaires juifs français élus, et pour certains d’entre eux c’est une façon de parler, ne croient pas l’être afin de s’occuper de ces petits malheurs et bobos et de faire preuve de la fameuse solidarité juive. Ils sont convaincus que leur destin militant est la paix au Proche-Orient voire même dans le monde.

 

 

Alors vous pensez si çà compte  2 ados juifs français seulement un peu bousculés. Ou alors, dernière explication, l’antisémitisme est devenu tellement banal dans notre pays, qu’il n’y a même plus lieu d’en relever les méfaits et de se préoccuper de ses conséquences.

 

 

Avant de terminer ce billet de mauvaise humeur, juste une dernière info : le lendemain  de cette agression, il y en a eu une deuxième,      exactement au même endroit,   de la même manière, probablement  par les mêmes voyous avec les mêmes insultes et les mêmes coups. Cette fois-ci seulement une seule victime, une petite fille juive de 13 ans.

 

 

 

Mais silence svp, nos responsables communautaires dorment, ne les réveillons pas. Ils pourraient découvrir qu’ils ne servent pas à grand-chose et qu’ils ne sont que des épouvantails à moineaux.

 

Publié dans ANTISEMITISME

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