Siné surfe sur la vague de l’antisémitisme en toute impunité

Le dessinateur Siné, figure emblématique du journal satyrique Charlie Hebdo, poursuivi par incitation à la haine raciale après avoir ironisé sur l’éventuelle conversion de Jean Sarkozy au judaïsme, a été relaxé par le tribunal correctionnel de Lyon.

 Le président du tribunal Fernand Schir, a en effet estimé que « le tribunal considérait que Siné s'était autorisé à railler sur le mode satirique l'opportunisme et l'arrivisme d'un homme jeune, engagé sur la scène politique et médiatique sans pour autant « creuser le préjugé antisémite ». La chronique controversée sur Jean Sarkozy, qui ironisait sur sa conversion éventuelle au judaïsme avant son mariage avec la fille du fondateur des magasins Darty, avait été publiée le 2 juillet 2008 dans Charlie Hebdo. Attaqué par la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), le dessinateur s'était défendu dès le début du procès, le 27 janvier, d'être antisémite en expliquant qu'il critiquait "l'arrivisme" du fils du président de la République. « On n'est plus dans la provocation mais dans la transgression de la loi », avait plaidé pour sa part l'avocat de la Licra, Me Alain Jakubowicz, dénonçant les "vieux poncifs des juifs et de l'argent". Notons que suite aux propos antisémites tenus dans sa chronique dans l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, le 2 juillet dernier, Siné avait été renvoyé par le directeur de la publication, Philippe Val. « Je suis rarement d'accord avec ce que Siné raconte mais il y a une latitude à Charlie pour exprimer des opinions différentes des miennes et cette latitude est bordée par une charte qui proscrit notamment tout propos raciste et antisémite dans le journal », avait déclaré le directeur de la publication qui avait essuyé un refus après avoir demandé au dessinateur de s’excuser. « Val voulait des excuses auprès de Jean Sarkozy et de la famille Darty. Je lui ai demandé s'il ne se foutait pas de ma gueule. Je préfère me couper les roubignolles », avait déclaré Siné, à la verve aussi grossière que la plume.