"Gang des barbares", Fofana veut l'audition des ministres Morin et MAM

Publié le par AFP

 

Les avocats de Youssouf Fofana, Isabelle Coutant-Peyre (g) et Emmanuel Ludot, le 29 avril 2009 au Palais de justice de Paris
© 2009 AFP (Lionel Bonaventure)
Les avocats de Youssouf Fofana, soupçonnant la DGSE d'avoir effectué des actes d'enquête jamais versés au dossier de l'affaire Halimi, ont demandé lundi à la cour d'assises des mineurs les auditions de Hervé Morin et de Michèle Alliot-Marie, actuel et ex-ministre de la Défense.

Les avocats de Youssouf Fofana, soupçonnant la DGSE d'avoir effectué des actes d'enquête jamais versés au dossier de l'affaire Halimi, ont demandé lundi à la cour d'assises des mineurs les auditions de Hervé Morin et de Michèle Alliot-Marie, actuel et ex-ministre de la Défense.

La cour a refusé de répondre dans l'immédiat à cette requête et a décidé d'un "sursis à statuer" après avoir entendu les arguments de chacune des parties, dit-on de source proche du dossier.

Le représentant du parquet général a souhaité qu'il ne soit pas répondu à la demande avant que les policiers Noël Robin et Olivier Richardot viennent présenter à la barre l'enquête sur le rapt et la mort d'Ilan Halimi, a précisé cette source. Leur témoignage est attendu le 26 mai.

Ilan Halimi, 23 ans, avait été enlevé à Paris, séquestré et torturé pendant trois semaines dans une cité HLM des Hauts-de-Seine début 2006. Il est mort lors de son transfert à l'hôpital le 13 février 2006.


© 2009 AFP (Benoit Peyrucq)
Pendant l'enquête, la police aurait décidé de confier des investigations à la DGSE, en France et en Côte d'Ivoire, pour obtenir la collaboration d'opérateurs téléphoniques et "avoir l'emploi du temps précis" de Fofana, disent les avocats.

Son assassin présumé Youssouf Fofana, d'origine ivoirienne, est jugé à huis clos depuis le 29 avril, avec 26 coaccusés.

Pour exiger l'audition au procès des deux ministres, les avocats de Fofana, Mes Isabelle Coutant-Peyre et Emmanuel Ludot, ont dit s'appuyer sur des "révélations" livrées lors d'une émission télévisée le 11 mai par un policier, selon lequel les services de renseignements auraient été sollicités pour aider les enquêteurs de la police judiciaire à localiser d'où provenaient les communications avec la famille Halimi, notamment les demandes de rançon.

La DGSE se serait vu confier des investigations en France et en Côte d'Ivoire pour "avoir l'emploi du temps précis" de Fofana via la collaboration d'opérateurs téléphoniques, ont affirmé les avocats.

Or, selon eux, ces investigations "ne figurent pas dans les pièces du dossier d'instruction et n'ont pas subi de cotation susceptible d'être débattues contradictoirement par les parties en présence".

Fofana sollicite par conséquent l'audition du ministre de la Défense à l'époque des faits Michèle Alliot-Marie --aujourd'hui à l'Intérieur-- et celle de l'actuel, Hervé Morin, "détenteur des archives", susceptible, toujours selon les avocats, d'accéder à la demande de déclassification d'éventuels documents d'enquête considérés secrets.

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