Des unités israéliennes progressent vers la ville de Gaza

Publié le par AFP


Le canon d'un char israélien posté à la frontière de la bande de Gaza au couché du soleil le 10 janvier 2009
© 2009 AFP (Jack Guez)
Le canon d'un char israélien posté à la frontière de la bande de Gaza au couché du soleil le 10 janvier 2009

Des unités d'infanterie et de blindés israéliennes progressaient lentement dimanche vers la ville de Gaza, à partir notamment de sa périphérie sud, provoquant la fuite de dizaines de familles, ont indiqué des témoins.

L'aviation et l'artillerie de Tsahal a bombardé la ville après qu'Israël eut menacé d'intensifier son offensive contre le Hamas, dans laquelle ont péri plus de 850 Palestiniens en 16 jours.

Des habitants ont signalé l'entrée de blindés à l'aube dans le quartier de cheikh Ajlin, à la périphérie de la ville de Gaza, ainsi que des tirs de chars sur le quartier de Tall al-Hawa, dans le centre de la ville, et celui de Zeitoun.

Des dizaines de familles accompagnées d'enfants en bas âge fuyaient le quartier de Tall al-Hawa, selon ces sources.

Un F15 israélien bombarde la bande de Gaza, le 10 janvier 2009
© 2009 AFP (Jack Guez)
Un F15 israélien bombarde la bande de Gaza, le 10 janvier 2009

Les mouvements Hamas et Jihad islamique ont indiqué que plusieurs Palestiniens avaient été blessés dans des combats à cheikh Ajlin. Les combattants placent des bombes en bord de route pour tenter d'empêcher l'avancée des chars, selon eux.

La veille, l'aviation israélienne a largué des milliers de tracts sur Gaza avertissant la population d'une prochaine "intensification des opérations contre les tunnels, les dépôts d'armes et les terroristes dans toute la bande de Gaza".

Malgré le nombre croissant des victimes et les destructions, le chef en exil du Hamas qui contrôle la bande de Gaza, Khaled Mechaal, a rejeté dans un discours pugnace toute négociation d'une trêve "sous le feu".

Ignorant la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU appelant jeudi à un cessez-le-feu immédiat, l'armée israélienne a continué ses opérations sur le territoire palestinien menant avant l'aube des raids aériens et bombardant à l'artillerie plusieurs secteurs notamment dans Gaza-ville, selon des témoins.

Des Palestiniens blessés attendent des soins dans une ambulance, le 10 janvier 2009 à Rafah
© 2009 AFP (Said Khatib)
Des Palestiniens blessés attendent des soins dans une ambulance, le 10 janvier 2009 à Rafah

Quatre Palestiniens ont été tués et des dizaines blessés, selon des sources médicales. Un médecin palestinien, le Dr Youssef Abou Rich, a affirmé que l'armée utilisait des bombes au phosphore blanc, des munitions controversées. Mais l'armée a catégoriquement démenti.

Le Hamas "a subi un coup sévère et nous devons continuer jusqu'à ce que le calme règne dans le sud" d'Israël, a dit un porte-parole militaire, le commandant Jacob Dallal, en référence aux tirs de roquettes, assurant que les capacités militaires du Hamas avaient été diminuées.

Mais quelques heures plus tard, dans un discours à la télévision publique syrienne, M. Mechaal, basé à Damas, a affirmé que l'armée israélienne n'avait "atteint aucun de ses objectifs".

"Nous n'acceptons pas de négocier d'une trêve sous le feu dirigé contre nous", a-t-il ajouté en réclamant "en premier la fin immédiate de l'agression, puis le retrait immédiat des forces ennemies de Gaza et ensuite la levée du siège de Gaza".

Samedi, au moins 28 Palestiniens ont péri dont un responsable militaire du Hamas chargé des tirs de roquettes, selon des sources médicales palestiniennes.

Une colonne de fumée s'élève au-dessus de la bande de Gaza après un bombardement israélien, le 10 janvier 2009
© 2009 AFP (Jack Guez)
Une colonne de fumée s'élève au-dessus de la bande de Gaza après un bombardement israélien, le 10 janvier 2009

Selon un dernier bilan du chef des services d'urgence palestiniens Mouawiya Hassanein, au moins 854 Palestiniens ont été tués, dont 270 enfants et 98 femmes et des dizaines d'autres civils, et plus de 3.490 blessés depuis le début de l'offensive le 27 décembre.

Côté israélien, trois civils et 10 soldats ont été tués, selon l'armée.

L'armée israélienne a affirmé avoir tué 550 combattants palestiniens depuis le début des opérations, 250 durant la phase des raids aériens et 300 lors de l'offensive terrestre.

Sur le front humanitaire, l'Agence de l'ONU d'aide aux réfugiés palestiniens (Unrwa) a annoncé une imminente reprise de la distribution d'aide humanitaire, disant avoir reçu de la part d'Israël "des assurances crédibles que la sécurité des personnels de l'ONU" serait "pleinement respectée".

Tir d'une roquette palestinienne depuis la bande de Gaza en direction d'Israël, le 10 janvier 2009
© 2009 AFP (Jack Guez)
Tir d'une roquette palestinienne depuis la bande de Gaza en direction d'Israël, le 10 janvier 2009

"La situation des civils devient de plus en plus précaire", a averti pour sa part la Croix-Rouge internationale.

Les habitants de Gaza sont contraints de fuir les décombres. Durée 1min21
© 2009 AFP
Les habitants de Gaza sont contraints de fuir les décombres. Durée 1min21

Un million de personnes vivent sans électricité dans ce territoire pauvre et surpeuplé, 750.000 sont sans eau et les hôpitaux fonctionnent grâce à des générateurs de secours, selon l'ONU.

La décision de poursuivre la guerre a été prise vendredi par le cabinet de sécurité. Le Premier ministre Ehud Olmert a jugé la résolution de l'ONU "inapplicable" en raison de la poursuite des tirs de roquettes.

Les combattants palestiniens ont encore lancé 13 roquettes samedi sur le sud d'Israël blessant quatre personnes, selon l'armée. L'objectif déclaré de l'offensive est de détruire les capacités du Hamas à lancer des roquettes et à faire entrer clandestinement des armes à Gaza via la frontière avec l'Egypte.

Entretemps, les efforts diplomatiques continuent de même que les manifestations dans plusieurs capitales du monde pour réclamer l'arrêt de l'offensive.

Au Caire, où se trouvait le président palestinien Mahmoud Abbas, une délégation du Hamas devait poursuivre ses discussions sur l'initiative du président Hosni Moubarak.

Ce dernier a proposé un plan prévoyant "un cessez-le-feu immédiat pour une période limitée", permettant l'établissement de couloirs humanitaires et laissant le temps à l'Egypte d'oeuvrer pour un cessez-le-feu "global et définitif".

M. Abbas, qui n'exerce aucun contrôle à Gaza d'où il a été délogé par le Hamas en 2007, a exhorté ce mouvement à accepter le plan égyptien et appelé au déploiement d'une force internationale à Gaza chargée de protéger les civils, ce que le Hamas rejette.

Publié dans ISRAEL

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